Exposition « L’entre »

Du samedi 28 avril au dimanche 27 mai 2018

Tous les jours de 10h30 à 19h - Entrée libre

Vernissage - samedi 28 avril, à partir 18h

Finissage - dimanche 27 mai à 17h


Ced Rouz, pierres

Paule Riché, encres

Pascal Ragoucy, papiers



Ced Rouz


Sculpter comme moyen d'habiter

« Je sculpte depuis quatre ans. Dès que j'ai découvert la sculpture, un peu par hasard, j'ai su que c'était ce qui me correspondait vraiment. Les premières sculptures étaient des assemblages : j’y ai découvert la puissance du poids dans les tensions et les équilibres instables. Je suis arrivé au bout des sculptures « dangereuses », qu'un souffle de vent ou le tassement du sol pouvait faire tomber...

J'ai manipulé des tonnes et des tonnes de pierres. J'ai passé des heures et des heures dans un large ruisseau souvent à sec, le Rif, à la recherche d'une pierre particulière qui irait pour un endroit précis pour laquelle je La cherchais : tout ce temps et tout ce poids ont été nécessaires pour que je comprenne...

… Sculpter est un moyen d'habiter, c'est ma manière d'habiter : c'est pour pouvoir habiter que je sculpte.

J'ai ensuite rencontré diverses techniques de taille de pierre, de nouveaux outils, et une nouvelle manière d'approcher la matière. J'explore ses limites - affiner , étirer et appointer la pierre comme le fil d'une épée et la pointe de la flèche, faire, en pierre, des aiguilles.

Polir le brut, révéler la douceur, la souplesse et la lumière de la pierre.

Fendre, séparer puis rassembler dans des rapprochements énigmatiques.

Alors j'ai commencé réellement à sculpter. » Ced Rouz


Ced Rouz est né en 1979, à Lyon. Double cursus de Berger-architecte. Il vit et travaille dans les Hautes-Alpes. Sa première exposition « esca(r)pades intérieures » a eu lieu à L’Église Haute en complicité avec Isabelle Baticle, artiste calligraphe, au printemps 2014. Depuis les expositions individuelles et collectives se sont succédées.

http://cedrouz.fr

https://www.facebook.com/cedrouz



Paule Riché


Paule Riché est devenue peintre, sans le savoir, le jour où elle fut en présence des nymphéas de Monet. Cette vibration des couleurs qu'elle a retrouvées plus tard chez Joan Mitchell l'a paradoxalement amenée, via Zao Wou-Ki, à travailler toutes les valeurs du noir de l'encre de Chine sur le papier de riz.


Dès sa plus jeune enfance elle découvre de nombreux pays dans lesquels elle séjourne plus ou moins longtemps : Canada, États Unis, Algérie, Mexique, Angleterre, Italie... Ces expériences à travers le monde lui ont donné le goût de la découverte et de l’art, forgeant ainsi le début de sa passion pour la création dans toute sa diversité.

Plus tard elle étudie à Paris. Après une licence d’histoire de l’art, elle présente le concours de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris. Malgré les doutes et les questionnements permanents qui l’habitent, elle y étudie pendant 5 ans le dessin, le modelage, la sculpture, la peinture, le vitrail. Après l’obtention du diplôme National supérieur des Beaux Arts de Paris, elle parachève ses études par une année à Rome, séjour déterminant dans ses choix artistiques et ses choix de vie.

Un temps professeur d'arts plastiques de la Ville de Paris, elle délaisse le creuset artistique de la capitale et sa fonction et s’installe à Serres dans les Hautes-Alpes où elle construit une famille et un atelier où s'élaborent depuis vingt ans ces longs kakémonos dont la fragilité, la légèreté, la ténuité sont le contrepoint des sculptures en béton de ses débuts.

Depuis, Paule Riché montre ses encres dans toute la France et au delà des frontières (Allemagne, Italie, Japon). Elle participe à de nombreuses expositions individuelles et collectives dans des musées, des galeries, des centres d’arts, des espaces publics et des projets associatifs…


L’idée d'un monde sauvé par l'art et la beauté est l'une des clés pour comprendre l'univers de Paule Riché et la logique de ses recherches. Le doute et le questionnement permanent en sont les corollaires. Le maniement, la pratique de l'encre ne tolère apparemment que peu de certitudes. Le trait premier sur le papier humide diffuse soudain, échappe au peintre et c'est alors qu'il faut « faire avec », élaborer et parfaire ce que le hasard a produit ; la gestuelle quasi calligraphique, la concentration première ou au contraire l'envolée chorégraphique face au papier posé au sol, précèdent un travail minutieux, réécriture, palimpseste, pigments, craie, pastels déposés avec les doigts, sur l'encre alors verticale.

Au doute de la création, succède alors le doute de la monstration. Exposer c’est s'exposer… aux critiques, à l'incompréhension, au déni… Sortir de l’atelier fait partie de cette recherche permanente du peintre, et c’est aussi les nombreuses résidences d’artistes qu’elle fait qui sont un extraordinaire et stimulant moyen d’enrichir sa peinture. Cette ouverture sur le monde, sur les mondes alentours, est une réponse que l'artiste propose à un appel. Répondre à un appel… voilà sans doute la formule qui résume parfaitement sa démarche. Pour entendre l'appel, pour voir l'autre, il faut être attentif, à l'affût. Il faut vouloir aussi la rencontre, ne pas la craindre.


« Que ce soit dans la confrontation au patrimoine, dans la rencontre de la poésie ou de la musique… il s’agit toujours pour moi de trouver, ou tout du moins d’explorer une sorte « d’essence » de l’acte créateur, une raison à ce geste, une origine commune à toutes ces différentes manières de décliner par l’image, par le son, par le mouvement, par la mélodie, la même émotion primaire, ce noyau « synesthésique », ce donné primordial que nous devons partager ; et transmettre ainsi notre part d’humanité. » (Paule Riché)


Paule Riché est née en 1963. Elle vit et travaille à Serres dans les Hautes-Alpes.

http://www.paule-riche.com



Pascal Ragoucy


« Photographe… peut-être ; plasticien… peut-être ; passeur sûrement

… de la transcription du temps, ou plutôt des durées qui s’imbriquent et se superposent, de la perception des énergies en présence, de la démonstration de la précarité de ce qui nous entoure. L’humain suggéré plutôt que montré entre dans mes compositions et installations pour témoigner, laisser trace. Pas de nostalgie, plutôt une volonté de constat… libre au spectateur d’y introduire sa propre histoire, ses interrogations.

Dans mon approche apparemment duale - confrontation/effacement - c’est en fait le « Vide médian », le « Souffle-Esprit », la tension qui maintient le tout que je cherche à faire ressentir. »

Pascal Ragoucy


Depuis toujours Pascal Ragoucy a porté un intérêt particulier à la création sous toutes ses formes, s’interrogeant sur le sens des motivations qui poussent l’esprit humain à organiser la matière. Longtemps éloigné des métiers artistiques il se consacre, à partir de 2005 à la photographie, qu’il pratique depuis l’adolescence et, à travers ce médium, entreprend une démarche plasticienne, étendant récemment le champ de ses activités à la gravure. « Le lien entre ces différentes pratiques m’est naturel, je ne passe pas de l’une à l’autre, j’use de celle qui correspond le mieux à ce que je veux exprimer, en continuité… avec la même intention, le même regard ».

Vivant sur un territoire rural de montagne en ayant un lien fort avec son environnement, il porte une attention bienveillante à la nature. Observateur, il est sensible au senti, au ressenti des choses, aux formes, aux oppositions apparentes qui les mettent en tension, aux liens qui font sens dans l’apparent chaos, aux équilibres qui finalement semblent y trouver place.

Autodidacte, il expérimente la composition photographique découvrant les travaux d’Edward Weston et Ansel Adams, entre autres, tout en se nourrissant de peinture, sculpture et installations.

Plus il avance dans son parcours, plus il affine sa démarche, plus il trouve de choses à éliminer, cherchant à établir un rapport simple, intuitif, émotionnel entre l’œuvre et le spectateur ; ce qui l’amène, avec son approche sensible des pratiques rurales et agricoles à s’intéresser à l’Arte Povera (Giuseppe Penone), au Land Art (Andy Goldsworthy, Richard Long) et au travail de l’artiste coréen Lee Ufan dont « l’art de la résonance » lui semble être en phase avec sa pratique personnelle, celle d’un art de l’observation, du geste, de la mise en dialogue des éléments en présence pour atteindre, par l’intermédiaire des médiums à sa portée, une création face à laquelle le spectateur a sa place à prendre, la liberté d’entrer en relation…


« Passages – Il est des lieux où celui qui voit peut trouver des portes. Des moments où celui qui attend peut être reçu. Les chemins sont ouverts à qui veut s’y aventurer. » Pascal Ragoucy


Pascal Ragoucy est né à Gap en 1971. Il vit et travaille à Chorges dans les Hautes-Alpes.

Actuellement représenté par la Galerie G’M à Veynes.

http://www.pascalragoucy-photographie.com

https://www.facebook.com/pascal.ragoucy



Finissage - dimanche 27 mai à 17h


Ced Rouz - Paule Riché - Pascal Ragoucy & banon.culture vous invitent à 17h au finissage de l'exposition, en compagnie dès 17h30 de Frank Bernède, violoncelliste, pour un intermède musical « Autour de Jean-Sébastien Bach », suivi d'un apéritif convivial.

Merci à Paule Riché et à Frank Bernède d'avoir rendu possible cet impromptu.

https://www.facebook.com/Singhini-Research-Centre-112009818815852

L’évènement :