L’événement :

 

Exposition « Par-delà le mur »

Du vendredi 29 juillet au dimanche 21 août 2016

Tous les jours de 10h30 à 19h - Entrée libre

Vernissage - vendredi 29 juillet, à partir de 18h00


Édith CONVERT, sculpture métal, tableaux métal, photographies


Face à face. Jusqu’à s’y heurter !


mur de l’ignorance, mur des idées reçues, mur de la peur

barrières mentales, murs physiques

mur et territoire, mur à la marge, mur mitoyen, mur provocation, mur frontière

mur d’exclusion, ne pas pouvoir entrer, mur de réclusion, ne pas pouvoir sortir

le monde se referme, les murs ne parlent pas

enfermement des connaissances

de mur en mur…

murmures, résistance, évasion

par-delà le mur

errance et confiance, en quête d’indépendance !


« Face à face. Jusqu’à s’y heurter. Le fer à béton, le béton passent entre mes mains pour laisser le vent traverser mes sculptures. Les corps sortent des cadres. Je flotte au-delà du mur… » Édith Convert


« Par-delà le mur » fait suite à « Corps et âmes », sa première exposition à L’Église Haute, en 2013.


Édith Convert

« J'erre sans cesse dans les paysages. C'est un besoin. C'est là que je trouve les éléments et les thèmes mis en valeur par mes créations. Objets bruts sans artifice ni perfection, forts de leur vie au fil du temps. » (Édith Convert)

Ses premières créations assemblent mécaniquement (clous, rivets, fil de fer) des pièces de métal et de bois usés par le temps et les éléments, qui jonchent les abords des bâtisses (tôles oxydées aux tons flamboyants ornant les façades sud des fermes), les décharges et les parcours des bêtes et des hommes. Avec pour inspiration le Jura au soleil d’automne couleur de rouille et aux paysages hivernaux austères.

Après une formation de ferronnière (forge, soudure à l’arc, chalumeau), elle crée, à partir de tôles neuves débitées à la cisaille à main en de multiples bouts réunis par soudure, des formes et volumes tenant de l’humain. Ainsi naissent ses « Nomades », silhouettes élancées ou filiformes, témoins de sa nouvelle approche créatrice. La série des « Poissons » émergera de son intérêt pour l’évolution de la mer d'Aral, asséchée en partie, laissant derrière elle des étendues de désert salé habitées de bateaux-carcasses, souvenirs d'anciens ports et d'activités mortes, privées des poissons qui les peuplaient. Ses créatures vont s'enliser dans le béton, tentant désespérément de se dégager de ce cadre pesant, à l'image de nos civilisations engluées. Cependant dans son travail, le pessimisme n'a pas cours. Il flotte l'espoir d'une liberté, dont les nomades, errants et poètes rejetés des sociétés, ont le secret. (D’après un texte de Françoise Desbiez.)

Actuellement, Édith Convert vit et travaille dans les Hautes-Alpes. Trouvant dans ses lectures des textes qui correspondent à ses aspirations, elle convoque volontiers leurs auteurs pour des citations qui lui semblent significatives de sa démarche.


« Vivre, c'est pouvoir vivre au-delà des limites et des bornages établis par la cité ou la civilisation. L'homme des civilisations n'est point adéquat à son essence - et il le sait. Vivre jusqu'au bout, c'est dépasser les frontières, pénétrer dans le voyage comme dans une matrice »  Duvignaud Jean, « Esquisse pour le nomade », in Nomades et Vagabonds, Paris, Union Générale d’Éditions, 1975.


« Le tout, c’est de savoir ce qu’on fait devant un mur : est-ce qu’on passe à côté, est-ce qu’on saute par-dessus, ou est-ce qu’on le défonce ? (…) Moi je le défonce ! Enfin, j’ai envie de prendre une pioche… » Extrait de « Trois hommes dans un salon : Brassens, Brel, Ferré » - Propos recueillis par François-René Cristiani et Jean-Pierre Leloir - 6 janvier 1969, Paris


« Je suis comme un arbre en voyage, je m'en vais les racines en l’air. » Gilles Vigneault - in, Clavel Bernard, Arbres, 1981


« L’erreur serait de penser qu’un mur est chose matérielle, faite de parpaings et d’acier, de barbelés et de signaux d’alarme, l’œuvre dévolue aux architectes assignés aux fortifications. Un mur pareil est aussi « una cosa mentale » qui trace une ligne de partage qui se voudrait infranchissable entre un « dedans » qui se sent menacé et défend sa pérennité, et un « dehors » menaçant d’où seule la mort pourrait provenir ; entre un « soi-même » apeuré et un Autre, considéré comme Ennemi, global, tellurique, parfois fantomatique. Il faut s’y arrêter pour réfléchir aux significations contemporaines d’une telle entreprise, puisque ce mécanisme de défense est, semble-t-il, aussi vieux que l’humanité datable. Car pourquoi Caïn et Abel, Romulus et Rémus en viennent-ils aux mains ? Parce que nul ne sait délimiter son territoire sans que l’autre ne cherche à en passer les bornes. Dans ces conditions, le meurtre devient le plus haut des murs. Sauf que la terre s’ouvre sans cesse sous ses fondements.

Ajoutons qu’en langue latine deux mots signifient « mur » mais qu’ils ont des sens opposés et que cette opposition éclaire les commencements de l’analyse : murus et paries. Paries désigne les murs de la maison hospitalière puis l’appariement qui s’y noue et donc la fécondité à venir. L’étymologie de murus est plus opaque. Le mot serait d’origine étrusque et comporterait des significations dont paries ne pourrait rendre compte. D’où son emploi pour désigner, au contraire, l’enfermement et la défense du lieu clos consécutifs à la peur de l’Étranger qui place néanmoins le territoire emmuré en état de siège intérieur. » (Draï Raphaël, « Murs politiques, murs mentaux », Cités 3/2007 (n° 31) , p. 21-33.


Photographie fond d'affiche: Alain Bloc

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