L’événement :

 

Exposition « Entre voir et silence »

Du jeudi 25 août au dimanche 18 septembre 2016

Tous les jours de 10h30 à 19h - Entrée libre

Vernissage - vendredi 26 août, à partir de 18h00


Claudine BORSOTTI, sculpture

Pierre GIROUX, peinture

Jean-François CHOLLEY, photographie


Claudine Borsotti – Sculpteure

« Fille de menuisier, j’ai grandi dans un atelier où l’on apprenait l’amour du travail bien fait et des matériaux nobles. Dès l’enfance, j’ai appris les secrets de l’assemblage et cherché comment construire un volume avec ce que j’avais à portée de main. Le dessin nourrissait mon quotidien. Mon parcours m’a permis d’entrer à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg et d’y travailler avec des enseignants compétents et le matériel permettant d’acquérir le savoir-faire rigoureux et les bases académiques de la sculpture. Modelage, moulage, travail du bois et de la pierre, les premières années. Puis je choisis de préparer mon diplôme en atelier de ferronnerie. C’est une révélation. Le fer chauffe et le bois se calcine, transmutation/alliance entre deux matériaux.

Je dessine avec le métal en fusion, et habille mes œuvres d’une écriture originale sans mots, silencieuse, comme une signature. Mélanges de matières, de couleurs, d’univers, mes sculptures semblent repousser sans cesse les limites de mon inspiration inépuisable. Bois, pierre, terre, métal, ou encore matériaux de récupération sont triturés, soudés, découpés et martelés sans relâche. Les objets, souvent d’origine industrielle, sont détournés de leurs usages premiers mais gardent les traces de leur fonction passée. Chaque œuvre est une « naissance » et porte en elle une petite histoire que se racontent les matières choisies, le bois, le métal, quand elles se rencontrent, fusionnent, s’étirent, se colorent, s’épousent. » Claudine Borsotti


Claudine Borsotti vit et sculpte à Gargas, dans le Luberon.


Pierre Giroux – Peintre

« Toute œuvre, en fait, se construit dans le silence même si l'on en n'a pas toujours conscience. Processus mystérieux, gestation dans le calme et loin de toute fureur.  C'est « l’œuvre au noir » de Marguerite Yourcenar. Le regard vient bien plus tard pour confronter l'artiste à sa création, puis l'oeuvre lui échappant, elle est offerte au regard du spectateur.

Mon travail s’est articulé longtemps sur le thème du corps humain en grand format, particulièrement sur l’absence et l’isolement de l’être. S’en suivit une autre démarche plus décorative, plus accessible sur le thème de la nature morte destructurée. J’ai travaillé également sur le thème des hexagrammes du Yi King. Le point commun entre ces directions est la matière qui a toujours joué un rôle important dans mon travail et l’utilisation de toutes les techniques possibles, de la tempera aux techniques mixtes en passant par l’huile, la fresque et le collage.

Du grand format à tendance figurative voilà aujourd’hui mon nouveau travail abstrait en petit format. En fait l’abstraction que je propose permet de voyager à travers des paysages que chacun pourra réinventer. J’ajouterai qu’il y a un autre point commun fondamental dans mes recherches, la vibration ; c’est-à-dire ce petit quelque chose qui donne vie à la peinture selon la lumière ou l’état d’âme… » Pierre Giroux


Pierre Giroux, après des études aux Beaux-Arts de Dijon et Paris, a travaillé dans le monde des objets d’art et d’antiquité. Il se consacre à la peinture depuis 1982. Actuellement, il vit et travaille à Oppède-le-Vieux dans le Luberon.


« La peinture de Pierre Giroux ne laisse pas l’œil s'endormir, elle le provoque. Entrelacs de lignes, de formes, de couleurs, corps humains presque indéchiffrables, comme surgissant du brouillard. Tout peut, à priori, paraitre s'inscrire dans l'abstrait. Tout n'est en définitive qu'une inscription dans le concret, dans ce qui est vu, reçu, subi. un univers tissé de mystères que Pierre Giroux ne cesse d'interroger car il n'y a pas de réponse. Créer n'est qu'une autre façon de combattre, de questionner, de se questionner. De ses toiles nappées d'une lumière indéfinissable, un charme étrange surgit. Sans nul doute, la montagne du Luberon ou il vit est magique. » Fabian Gastellier (romancière, ex-critique d'art à Elle)


« Pierre Giroux, comme tout artiste est un tourmenté. Erostrate de soi-même il bâtit pour détruire, peint pour effacer, voyage pour s'enfuir, se nomme pour se masquer. Rien n'est plus significatif que le pseudonyme de Sillotoff sous lequel il se dissimule parfois. Pierre Giroux emprunte le nom de sa mère d'origine valaque et l'embrume d'une terminaison slave comme si l'identité ne pouvait venir que d'une parthénogenèse, d'un orient toujours reculé. Le tourment n'est pas chez pierre Giroux signe d'impuissance, il est signe d'authenticité et d'exigence. Pierre Giroux est de la race de ceux qui cherchent. Il a le malheur fécond d'attacher plus de prix à la quête qu'à la trouvaille. Toutes les mutations de son œuvre s'accompagnent d'un changement de technique. Cet artiste a si bien compris qu'on ne saurait être peintre sans être ouvrier qu'il entoile et maroufle lui même ses oeuvres, c'est qu'il ne veut rien devoir ni aux autres ni au hasard. » Paul Sadrin (maître de conférence à la faculté de Besançon)


Jean-François Cholley – Photographe

« Quand des amis m’ont demandé de participer à une exposition dans L’Église Haute de Banon, j’ai beaucoup hésité car le temps était trop court pour commencer quelque chose. Mais quand je suis allé découvrir l’endroit, que j’ai vu ce lieu de culte « désacralisé » au sommet du village, goûté son calme, observé l’harmonie de ses voûtes blanches, proposition et visite ont pris un sens particulier…

J’écris ces lignes le 29 juillet 2016, sur la Côte d’Azur. À la radio, les médias nous rappellent inlassablement que nous sommes en guerre… Les Dieux fabriqués par les hommes vacillent…

Le temps qui me reste me permet juste de rassembler un travail fait sur plusieurs années portant sur le corps et les arbres, entre beauté, verticalité, espoir, chute et déchéance… autant de notions se rapportant à des questions existentielles faites de doutes et de certitudes, qui sont aussi enfouies en nous en cette époque particulière.

Déjà imprégné de la culture chrétienne des primitifs italiens du musée du Petit Palais et de l’alchimie des premières techniques photographiques du XIX siècle qui sont maintenant devenues mon pain quotidien, j’ai réalisé au fil de mes années de pratique de la photographie beaucoup d’images métaphoriques, depuis les corps qui chutent au moment des attentats du 11 septembre 2001 pour une installation au Cloître St Louis en Avignon (utilisation de la destruction de la gélatine du papier baryté avec le ferricyanure de potassium), aux études de nu de ma période Beaux-Arts (à la terre d’ombre brulée et au bichromate de potassium), en passant par les arbres clarifiés à l’acide éthylène-diamine-tétraacétique… Une oscillation perpétuelle entre un monde foncièrement beau et bon et une chute dans les « ténèbres » si familière à l’artiste qui en révèle la lumière en en soulevant les ombres.

Mes métaphores seront ici à base de visages, de corps qui dansent ou qui chutent, d’arbres qui poussent et qui meurent… avec les outils de « l’alchimie des chimies des chimères » : daguerréotype, calotype, papier salé, albumine, collodion humide, gomme bichromatée, cyanotype, Van Dyke Brown, platine/palladium, argentique, sérigraphie… » Jean-François Cholley


Jean-François Cholley est auteur photographe professionnel, établi en Avignon depuis 1987. Il réalise et conçoit des expositions à thème. Il travaille surtout dans l’édition et la publicité et enseigne les procédés alternatifs des techniques photographiques du XIX siècle.

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